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Merci Jean-Louis Borloo !
04/10/2011 23:45
L’ami du président
Dimanche soir, l’ancien numéro 2 du gouvernement, qui réalisait pourtant des scores encourageants dans les sondages, autour de 7%, a donc décidé de ne pas y aller. « La dynamique des centres n’est pas suffisante pour atteindre le second tour ». Une telle justification est extrêmement douteuse. Après tout, Nicolas Sarkozy, à nouveau en baisse après un petit sursaut, ne dispose que d’un petit matelas d’une vingtaine de pourcents et la campagne n’était pas commencée.
Bref, même si c’était loin d’être gagné, l’extrême impopularité du président de la République pouvait rebattre les cartes sachant que les campagnes présidentielles sont longues. Coincé entre Hollande, Bayrou et Joly d’une part et le président sortant, le capital de départ du président du Parti Radical n’était pas négligeable. En fait, la vraie raison est sans doute qu’il prenait des voix à Nicolas Sarkozy et risquait de mettre en danger sa qualification pour le second tour.
Car, comme je l’avais souligné en avril dernier, Jean-Louis Borloo n’a jamais coupé les ponts avec l’Elysée. Il n’a jamais critiqué le président pour ne pas insulter l’avenir. On peut se demander après coup si son opération n’était pas en partie téléguidée. S’il avait davantage gêné le Modem que l’UMP, il serait peut-être aller au bout. Mais là, il ne faisait que gêner le président sans espoir de victoire. Pourquoi alors aller jusqu’au bout d’une campagne longue, coûteuse et difficile ?
Une clarification du paysage
Mais au final, cette opération est plutôt positive. En effet, la multiplication de candidats tournant autour du centre, tous fervents partisans de l’intégration européenne et de la libre circulation des biens, des personnes et des capitaux parasitait notre démocratie. A quoi bon avoir tant de clones idéologiques qui ne se distinguent que par des détails. En voici un de moins. Au pire, Hervé Morin pourrait y aller, s’il n’a pas peur du ridicule. Mais son ego pourrait le lui faire oublier…
Au final, difficile de savoir qui sera gagnant. Nicolas Sarkozy arrivera-t-il à récupérer une partie de ses électeurs ? François Bayrou pourra-t-il en profiter pour revenir sur un score à deux chiffres. François Hollande, le candidat normal, tirera-t-il les marrons du feu ? En tout cas, mieux vaut avoir un seul candidat centriste car cela simplifie le paysage politique qui n’a que faire de ces candidats interchangeables qui disent tous la même chose dans la crise actuelle.
Et pour ceci, merci Jean-Louis Borloo. Votre candidature n’apportait strictement rien à la campagne, avec un discours trop proche de ceux de François Bayrou ou François Hollande. Votre absence permettra de clarifier le débat et c’est une très bonne chose.
Laurent Pinsolle
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